9. Les repas - la Polate
De 1942 à 1957 furent accueillis pour dîner les enfants d’une famille suisse-alémanique habitant sous la Tour-de-Gourze, tout en haut de la commune. Ne pouvant rentrer à midi à la maison, ils furent trois, puis quatre, trois jours par semaine – le quatrième dans une autre famille – à prendre le repas de midi pour un très modeste écot. Ils se souviennent encore de la tradition des desserts colorés que leur préparait Edith. En remerciement, ils apportaient à l’occasion de la saucisse de chez eux, truffée de raisins secs.
Les desserts
colorés
d'Edith
L’un des frères n’avait jamais fait entendre
sa voix tout au long de ces années, sa sœur se faisant son porte-parole
pour demander une nouvelle assiettée ou informer qu’il lui manquait une
fourchette.
C’est dire la surprise et l’émotion d’Edith quand, de nombreuses années
plus tard, devenu adulte, il passa lui dire bonjour : il avait terminé avec
succès, en Suisse alémanique, un apprentissage de meunier, et se chargeait
alors de la mise en service de minoteries industrielles.
En 1958, Charles entreprend la construction d'une capite, la Polate, qui deviendra un haut-lieu des rencontres familiales, à manger la broche ou la friture, accompagnées bien sûr d'un verre de vin. S'y trouvaient également un cerisier, un pêcher et un cognassier, dont les fruits succulents étaient fort appréciés.
Construction
de la
Polate
en 1958
On y recevait aussi des amis et des clients,
le cumul des deux statuts étant courant. On raconte que, un soir, à la fin
du repas, par une nuit profonde, un client lausannois s'étant éloigné pour
un besoin naturel était tombé dans le ravin du Rio-de-l'Enfer.
Le nom paraissait prédestiné, mais sa chute de plusieurs mètres fut heureusement
pleinement amortie par un tas de sarments restés de la dernière taille ...
Le sauvetage, en revanche, ne fut pas tout simple !